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mardi 21 décembre 2010


Internet: Le gouvernement britannique déclare la guerre au porno

La Grande-Bretagne voudrait bien son LOPPSI 2.

Mais à la différence du controversé article 4 de la loi française, officiellement instauré pour lutter contre la pédopornographie, le ministre britannique de la Culture Ed Vaizey voudrait bien que la pornographie dans son ensemble soit bloquée par les fournisseurs d'accès via une liste noire. Il va convoquer les principaux FAI pour en discuter. Les utilisateurs devraient alors opter volontairement pour avoir le droit de se rincer l’œil. «Shocking», s'indigne le Net anglo-saxon.



«C'est le début de la censure», s'emporte le directeur de la rubrique média du Guardian. «On commence par le porno, on poursuit par WikiLeaks?», demande-t-il. Pour lui, si une telle loi était adoptée, «ce serait le début d'une pente dangereuse» lorgnant sur le «modèle chinois». Rappelant que le trafic Internet des vidéos X représente plus du double de celui de YouTube, il ironise: «De nombreux Britanniques vont devoir opter volontairement. Faites-vous vraiment confiance aux FAI pour gérer une telle liste avec votre identité?»

Bloquer, c'est compliqué

«Bloquer la pornographie n'est pas possible», explique un expert britannique à la BBC. Selon lui, le concept mène souvent à dur «sur-filtrage». Surtout, «les contenus pornographiques ne sont pas limités» aux sites Web». Il y a aussi le peer-to-peer, le direct download, les mails, les newsgroups etc.

L'Association des FAI britanniques, elle, estime qu'il appartient aux parents de fixer les limites avec les outils de contrôle déjà existants, soit directement dans le système d'exploitation, soit via l'abonnement Internet ou un logiciel tiers. Mais selon la député conservatrice Claire Perry, seuls 15% des parents savent comment configurer un tel système tandis que 60% des 9-19 ans ont déjà été en contact avec du porno en ligne.

Alors, la censure, remède miracle? Pas vraiment. PC Impact rappelle que l'Australie a déjà voté une loi similaire en 2008 et que de nombreuses complications ont reporté son application, sans doute au moins jusqu'en 2013. Vu la fragilité de la coalition au pouvoir en Grande-Bretagne, The Register doute que le Premier ministre britannique se risque à un tel coup de poker.


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